Soren photo cisic

Maman de 3 enfants, mon petit dernier, Soren, est né en février 2013. Vers 18 mois, il a fait une sorte de crise de quelques jours : perte d’équilibre, impossible de tenir sur ses jambes, tête qui ne tenait plus… Puis vers 2 ans, la pédiatre a eu un doute sur l’audition. Alors on a fait le nécessaire pour vérifier. On pense que son audition s’est dégradée petit à petit, et la surdité a été confirmée à 2ans ½ par les PEA. A 3 ans Soren a bénéficié de prothèses auditives, et 5 mois plus tard, il se faisait implanté. (2 implants à 4 mois d’intervalle). Les implants ont été bénéfiques dès la première semaine d’activation. Il est entré en Petite Section avec quelques mots de vocabulaire seulement, dans son école de village où il a été très bien accueilli.

Au début, mon mari et moi avons été perdu, et ne comprenions pas les choix qu’on nous proposait pour aider notre enfant : LSF ou LPC… Nous avons eu peur pour son futur, cela nous paraissait très obscur, nous n’y connaissions rien. Apprendre la LSF nous paraissait insurmontable. Le LPC, nous avons essayé, mais avant d’avoir un bon niveau, il aurait fallu du temps, et du temps, nous n’en avions pas, puisque notre fils avait environ 3 ans au moment du diagnostic.

J’ai découvert l’AVT par hasard par le bais des réseaux sociaux. Et là, tout a changé ! Je me suis beaucoup renseignée, j’ai lu (en français, mais surtout en anglais), je me suis mise en contact avec les quelques mamans françaises qui avaient déjà mis en place cette méthode avec leurs enfants quelques années plus tôt. Elles m’ont beaucoup soutenu au début, et m’ont donné le courage nécessaire pour me lancer. J’ai toujours décrit mes débuts en AVT, comme faire le choix de réaliser une figure acrobatique compliquée sans entrainement, et surtout sans filet, car en France, les professionnels ne nous proposent pas l’AVT, et certains sont même retissant lorsqu’on l’évoque. Nous voulions que Soren oralise, qu’il puisse comprendre et communiquer avec les autres, sans qu’il y ait l’obstacle de la langue, et je sentais que l’AVT allait répondre à ces besoins!

J’ai donc commencé à mettre en place cette méthode toute seule avec mon fils, par l’intermédiaire de jeux, de livres, etc… Par la suite, nous avons eu la possibilité d’être pris en charge par la seule orthophoniste de France à avoir une formation AVT et qui est actuellement en fin de certification. Nous étions dans le vrai avec tout ce que nous avions déjà mis en place, mais grâce à elle, nous avons fait des bonds en avant car elle a pu nous guider sur des points précis à côté desquels nous étions en train de passer. J’ai adoré le travail à trois que nous avons mis en place. Etre actrice de la rééducation de Soren était vraiment important pour moi. Je considère que ça fait pleinement partie de son éducation, simplement avec quelques spécificités liées à sa surdité. Quant à lui, il a acquis, avec ses implants, une audition de qualité qui lui permet d’appréhender tous les aspects sonores de notre monde. Il vit naturellement (sans devoir se retourner lorsqu’on lui parle, sans être obligé de lire sur nos lèvres,…). Il se sent à sa place dans son école, dans sa classe, et prend la parole facilement dans un groupe, où il est compris de tous.

Je ressens une grande fierté, car nous sommes en train, tous ensembles (la thérapeute, mon fils, mon mari, mes autres enfants et moi) de dépasser ce handicap de la surdité. Les progrès de mon fils depuis que nous sommes pris en charge en AVT ont été plus que satisfaisants, bien au-delà de mes espérances initiales ! Il a 6 ans, il entre en CP en septembre et la maitresse est très confiante pour l’apprentissage de la lecture. Sa thérapeute n’a aucune appréhension pour son futur, et moi je ne suis plus inquiète…

Amandine