Amine    

Je suis Amine, un jeune homme de 25 ans, d’origine tunisienne, arrivé en France à l’adolescence. Après avoir porté plusieurs années des appareils auditifs, je me suis fait implanter en 2018 et, tout de suite, j’ai repris confiance en moi. Depuis, cela m'a permis de remporter des concours de patisserie et de chocolaterie en Île-de-France !

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Mon parcours vers l'implantation

Mon parcours est un peu particulier : j’ai grandi avec des problèmes auditifs dès mon enfance. J'ai toujours eu des soucis avec mon audition, dus à une surdité héréditaireaccompagnée d’une malformation de l'oreille. Dès l'âge de 4 ans, des chutes fréquentes et des maux de tête constants ont commencé à se manifester. J’ai porté des appareils auditifs tout au long de mon enfance et de mon adolescence.

Quand je suis arrivé en France, j'avais déjà une perte auditive significative. En 2014, après un accident de bus, la situation a empiré. Mon oreille gauche a cessé de fonctionner totalement, même avec mon appareil auditif. C’est là que mon médecin m’a orienté vers le Docteur Mosnier, cheffe de service adjoint ORL à la Pitié Salpêtrière. Elle m’a proposé l’implant cochléaire, une option qui m’a d'abord fait réfléchir. J'ai pris le temps de me renseigner, de lire des témoignages et de me poser des questions. Après quelques jours, je me suis dit que je devais tenter cette solution !

Le choix de l'implant

Quand la décision a été prise, je ne vais pas vous mentir, j’étais stressé. Avant l’implantation, j’avais de grosses difficultés à communiquer, en particulier avec des inconnus. Parler de ma surdité était parfois un véritable challenge.

Au centre d’implantation, un psychologue m’a aussi accompagné, et cela a beaucoup compté dans ma préparation. Je savais que cette démarche allait changer beaucoup de choses dans ma vie.

L’opération et la récupération

Quand je me suis réveillé de l’opération, il y avait une sensation de chaleur autour de l’implant et quelques saignements. C’était assez normal, mais tout est parti au bout de quelques jours. J'ai été suivi par un infirmier qui m’a aidé à récupérer et à faire les soins nécessaires. Ce n'était pas une période agréable, mais nécessaire. 

Le moment de l'activation

Quand l'implant a été activé, j'ai eu une grosse déception. Le son était faible, c'était comme si l'implant ne fonctionnait pas du tout. Après 4 réglages et plusieurs visites à la fois chez le régleur, l’orthophoniste et le docteur ORL, la qualité du son s'est nettement améliorée au bout de 5 mois. Petit à petit, j’ai commencé à entendre beaucoup mieux. Aujourd’hui, même sans mon appareil auditif du côté droit, je peux parfaitement entendre avec l’implant seul à gauche, ce qui a vraiment changé ma vie.

L’impact sur ma vie quotidienne

Aujourd'hui, je suis beaucoup plus à l’aise pour parler et échanger. Dans mon travail, par exemple, dans les cuisines où l’ambiance est bruyante, je peux désormais interagir plus facilement avec mes collègues et mes chefs. Cela m’a permis de mieux m’intégrer dans le monde du travail.

Je suis actuellement apprenti chocolatier et pâtissier. En 2024, j'ai même été récompensé dans des concours tels que celui du meilleur flan, de la baguette et de la tarte aux pommes d’Île-de-France ! Ces succès m’ont beaucoup motivé, et mon rêve est d’ouvrir ma propre entreprise un jour. 

Mes conseils aux futurs implantés

Si je devais donner un conseil à ceux qui envisagent l'implant cochléaire, c’est de se rapprocher d'un orthophoniste, car elle m’a énormément aidé dans le processus d’adaptation. Il faut être motivé, persévérant et ne jamais perdre espoir.

En étant implanté jeune, on bénéficie d’une meilleure qualité de vie et on progresse plus rapidement. La communication devient plus facile, et la vie professionnelle et personnelle est nettement améliorée.

Témoignage recueilli le 22 avril 2025