Je suis atteinte d’une surdité profonde et lorsque mes appareils auditifs classiques ne m’ont plus apporté aucune compréhension de la parole, l’équipe ORL du CHU a conclu que seule l’efficacité d’un implant cochléaire serait en mesure de réhabiliter en partie mon audition.

 

Afin de vous présenter ma Vie Quotidienne de manière explicite, il me semble indispensable que je vous décrive toutes les difficultés que je dois affronter au quotidien du fait de ma surdité profonde, d’abord en l’absence de toutes aides techniques (y compris sans mon processeur vocal externe).

La nuit

Je n’entends pas du tout, ni les enfants ni mon conjoint ni mon chien et je ne suis donc pas en capacité d’entendre un enfant malade m’appeler, un conjoint pris de malaise, une alarme incendie qui se déclenche, etc.

Le matin

Je ne suis pas en capacité d’entendre le réveil sonner, le bruit de l’eau dans la douche, mes enfants me parler, la télévision, la radio, le téléphone, le bruit des appareils électroménagers, l’alarme incendie, la sonnette de la porte d’entrée, les conversations de mes proches, etc. Je suis totalement isolée du monde sonore.

Les transports 

Je n’entends pas les véhicules dans la rue, les klaxons, Je dois donc faire preuve d’une extrême vigilance pour ne pas me faire renverser en traversant la route et impossible d’entendre les annonces faites dans les gares, dans les trains, les aéroports, etc.

La vie professionnelle

Je n’entends pas la voix de mes collègues de travail, impossible d’entendre les instructions données par ma hiérarchie, le téléphone sonner, les intervenants au cours d’une réunion, etc.

La vie quotidienne à l’extérieur

Je n’entends pas le commerçant qui me parle, le prix que l’on m’annonce, la caissière qui me questionne, l’agent administratif qui m’interroge, une personne qui m’interpelle, etc

Les loisirs / les sports

Je n’entends pas le prof de sport, le maître nageur, je n’entends pas la musique, la télévision, le téléphone, au cinéma, au théâtre, le chien qui aboie, le chat qui ronronne, l’oiseau qui chante, le vent qui souffle, la pluie qui tombe, je n’entends pas les conversations en famille, entre amis, je ne participe pas aux échanges, aux éclats de rire ; La vie autour de moi est en noir et blanc, suspendue au bon vouloir de ceux qui font l’effort d’essayer de communiquer un minimum avec moi. La vie d’une personne sourde profonde c’est d’abord l’isolement, la perte d’autonomie, le repli sur soi, l’humiliation, la dépression.

Pour toutes ces raisons, et pour ne pas rester totalement sourde, coupée du monde sonore, mais surtout parce que je n’avais plus d’autre choix, j’ai suivi les conseils du médecin ORL et du chirurgien du CHU et j’ai subi une implantation cochléaire au CHU de …… au cours de l’année ……

(ci-joint une notice explicative du système d’implant cochléaire)

Il me semble important de mentionner que mon implant cochléaire a permis de réhabiliter en partie mon audition.

En effet, il ne permet pas d’obtenir la même qualité d’informations sonores qu’avec une « audition normale ».

Dans de nombreuses situations, je suis également obligée de retirer mon processeur vocal externe et notamment, (pour dormir, pour me doucher, pour pratiquer certaines activités, ou en cas de panne, en cas d’averse soudaine, etc.), et sans mon processeur vocal externe je suis une personne totalement sourde.

Mon projet pour ma Vie Quotidienne c’est d’entendre et d’y parvenir par tous les moyens possibles mis à ma disposition. J’ai l’ambition d’améliorer mon audition et donc mon autonomie, tant dans ma vie personnelle que dans ma vie professionnelle. Je refuse de rester en situation de repli et d’isolement. Je veux acquérir une bonne audition en toutes circonstances et notamment pouvoir converser au téléphone, pouvoir comprendre la télévision, la radio, apprécier l’écoute de la musique, dialoguer avec mes proches, mes collègues, tous les intervenants lors des réunions professionnelles conférences, stages, etc.

En l’espèce, je souhaite qu’il soit procédé à l’étude de mes droits au dispositif de la prestation de compensation du handicap, résultant des dispositions de la loi du 11 février 2005. Cette aide financière destinée à compenser les besoins liés à la perte d’autonomie des personnes handicapées me permettrait d’acquérir les aides et accessoires qui sont indispensables à l’amélioration de mon audition.

Je vous serais dès lors très reconnaissante d’étudier mes droits aux aides financières suivantes :

L’aide Technique pour financer l’achat d’une …… ou d’un …… me permettant de compenser toutes les difficultés quotidiennes sus énoncées (téléphone, télévision, etc) et liées spécifiquement à ma surdité. Je vous adresse le certificat médical, mon audiogramme, les devis que j’ai fait réaliser.

L’aide spécifique ou exceptionnelle pour couvrir les frais d’assurance de mon implant cochléaire. Cette assurance est vivement recommandée par le service d’implantation cochléaire du CHU dont je dépends et revêt donc caractère permanent et prévisible lié à mon handicap. Je vous joins les factures acquittées auprès de mon assureur.

L’aide liée à l’aménagement et au logement pour installer :

• une alarme incendie spéciale malentendant

• un réveil matin spécial malentendant (aides techniques)

• etc.

 

Je vous joins les deux devis que j’ai fait réaliser pour obtenir cette aide financière.