Ce texte retranscrit une présentation des MDPH faite à Nancy en novembre 2008. Attention, les montant des proses en charge sont encore très variables suivant les départements, mais cela peut toout de même donner des idées sur ce qui se fait.

Les MDPH sont nées de la loi du 11 février 2005 : loi pour

l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

La MDPH est un lieu unique d’accueil ; elle exerce une mission d’accueil, d’information, d’accompagnement et de conseil des personnes handicapées et de leur famille ainsi que la sensibilisation de tous les citoyens au handicap.

Je ne vais pas vous faire un long laïus sur la MDPH mais plutôt passer en revue tout ce qui peut intéresser les sourds ou malentendants.

Donc en pratique que pouvez-vous demander à la MDPH :
- une carte d’invalidité,
- éventuellement une AAH,
- une demande relative  au travail , à l’emploi et à la formation professionnelle,
- pour les enfants une demande d’allocation AEEH ( allocation d’éducation d’enfant handicapé) et PPS (projet personnalisé de scolarisation) ,
- une RQTH,
- une prestation de compensation du handicap ou PCH.

Pour la carte d’invalidité il faut un taux d’invalidité de 80%, ce qui en principe devrait être le cas de toutes les personnes implantées. Ce taux est calculé en faisant la moyenne de la perte sur les fréquences 500 1000 2000 et 4000 hertz et ce sur les deux oreilles. Le pourcentage obtenu peut être un peu majoré si la personne présente des acouphènes importants.

La PCH comporte plusieurs volets qui peuvent intéresser  le domaine de la surdité mais avant tout il faut souligner que vous devez avoir moins de 60 ans pour demander la PCH. Vous pouvez toutefois demander la PCH au-delà de 60 ans et sans limite d'âge si vous remplissiez déjà les conditions d'attribution avant 60 ans ou si vous continuez à travailler.

Pour avoir un accès à la PCH, il faut répondre à certains critères : 19 items sont évalués pour chacun desquels on cote la difficultés de la personne en
légère, modérée, grave ou absolue. Sachant que pour avoir un accès il faut soit avoir une difficulté absolu, soit deux difficultés graves au minimum.

En ce qui concerne la surdité, les critères concernés sont : entendre, utiliser des appareils et techniques de communication, et éventuellement gérer sa sécurité. Pour ces critères, il n’y a pas de seuil de perte en décibels à respecter. Avec un même degré de surdité certaines personnes s’en sortiront mieux que d’autres. En fait quand on voit l’audiogramme on a quand même une idée de ce que la personne peut éprouver comme difficulté. Mais c’est seulement en la rencontrant et en évaluant diverses situations que l’on peut dire si la difficulté est grave ou modérée.

Les différents volets de la PCH

Les aides humaines : celles-ci concernent en fait les personnes qui utilisent des interfaces de communication c’est à dire des interprètes LSF ou LPC  ou preneur de notes. Ce n’est évidemment pas la majorité des implantés qui justement doivent pouvoir se passer de ces aides. Il y a une condition pour bénéficier de ces aides qui se présentent sous forme d’un forfait, il faut une perte d’au minimum 70 DB sur les deux oreilles
Le forfait surdité est de 30 heures par mois soit 30 x 11,57 euros sachant qu’une heure d’interprète LSF coûte environ 50 euros.

Les aides techniques : c’est là que les demandes sont les plus fréquentes avec en premier lieu les prothèses auditives.
La PCH prend en charge une partie du remboursement des prothèses auditives classiques, sur la base de 599,13 euros pour des prothèses de classe D. Pour le solde restant à charge, on fait intervenir divers partenaires comme par exemple l’AGEFIPH si la personne travaille et pour finir le fonds de compensation du handicap sachant que la loi précise qu’il ne faut pas qu’il reste à charge de la personne plus de 10% de ses revenus.

Quid du remplacement éventuel d’un processeur d’implant. Tant que l’implant n’est pas inscrit sur la LPPR de la CRAM, il n’ y a pas de tarif de remboursement MDPH spécifique implant comme pour les prothèses classiques . Comme nous n’avons encore pas rencontré le cas dans les Vosges, j’ai interrogé les autres MDPH pour savoir si elles avaient déjà eu à répondre à une telle demande. La réponse est en fait donnée par la CNSA : la partie interne est prise en charge à 100% par l’assurance maladie, le processeur bénéficie du tarif de prise en charge PCH correspondant à la catégorie boitier avec ses  accessoires soit 199,79 euros !
Quand il sera inscrit sur la LPPR , il aura un tarif PCH et le remboursement se fera comme pour les prothèses auditives. Tarif PCH moins tarif sécu à moins que l’ assurance maladie ne prenne la totalité en charge.

Outre les prothèses, vous pouvez aussi avoir besoin de diverses aides techniques en rapport avec votre surdité :Flash lumineux pour sonnette téléphone, réveil vibrant ou lumineux ,téléphones spéciaux, webcam, fax, vidéo portier, système FM, casque télé, etc

Calcul de la prise en charge des aides techniques : Si ces aides sont inscrites dans la LPPR c’est le tarif PCH, sinon 75% du prix dans la limite du montant maximum attribuable : 3960  euros (sur 3 ans maximum)

Les aides spécifiques :
Dans cette catégorie on retrouve  la prise en charge de l’assurance de l’implant et des piles. Calcul prise en charge :100 euros maxi par mois : tarif détaillé ou 75 % du coût.