📞 Communiquer avec son téléphone… par où et comment débuter ?
Beaucoup de personnes implantées cochléaires redoutent le téléphone, souvent à cause de mauvaises expériences vécues pendant la période de surdité. Au début, il est normal de ne rien comprendre : cela ne préjuge pas des progrès futurs. Mieux vaut commencer avec des proches informés des difficultés, et leur expliquer comment faciliter la communication (parler lentement, articuler, reformuler).
Vous débutez : comprendre les différentes solutions
Quand on est porteur d’un implant cochléaire, passer un appel téléphonique ne va pas forcément de soi. Avant de se lancer, il est important de comprendre les difficultés possibles et d’explorer les solutions de base déjà accessibles à tous.
Quelques exemples de solutions possibles
- Téléphone positionné sur le micro du processeur
👉 La méthode la plus simple, sans accessoire. Il suffit de placer le haut-parleur du téléphone face au microphone du processeur. Il faut parfois chercher la bonne position et la maintenir pendant l’appel.
- Mode haut-parleur
👉 Pratique et universel, efficace dans un environnement calme. Attention toutefois : la compréhension devient plus difficile dès qu’un bruit se fait entendre.
- Connexion Bluetooth
👉 Pour les processeurs compatibles, la connexion directe entre téléphone et processeur offre un confort mains libres et une excellente qualité sonore. Pensez à activer le Bluetooth et à ajuster les réglages pour réduire le bruit environnant.
- Accessoire dédié (collier à induction, adaptateur, etc.)
👉 Ces accessoires transmettent directement le son au processeur, souvent en mains libres. Ils doivent être rechargés régulièrement et sont parfois vendus séparément du processeur.
- Applications de sous-titrage des appels
👉 Ces applications affichent en direct ce que dit votre interlocuteur, sous forme de texte. Très utile pour mieux suivre la conversation, à condition d’avoir un smartphone compatible.
Les aides techniques pour vous accompagner
Ces dernières années, les fabricants d’implants cochléaires ont développé de nombreuses aides techniques pour rendre plus simples plusieurs situations du quotidien : téléphoner, écouter de la musique, regarder la télévision ou encore participer à une réunion à distance.
Certaines solutions permettent une connexion directe entre le téléphone et le processeur, d’autres utilisent des applications ou accessoires externes pour améliorer le confort d’écoute.
Le choix dépend de votre modèle d’implant et de votre téléphone : il n’existe pas une seule bonne solution, mais celle qui vous correspond le mieux.
➡️ Découvrir les aides techniques pour chaque modèle d’implant
En milieu professionnel
Il existe des casques professionnels filaires ou sans fil : utilisés aussi par les normo-entendants, ils peuvent convenir si l’écouteur est assez large pour se placer sur le microphone du processeur.
S’entraîner pour gagner en autonomie : le TCT 9
Une fois la technique en place, l’étape suivante consiste à retrouver confiance.
Le programme TCT-9, conçu par des orthophonistes de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, est spécifiquement dédié à la rééducation au téléphone.
Ce programme propose des situations de communication réalistes pour s’exercer progressivement et améliorer sa compréhension.
Il comprend :
- 2 à 3 rendez-vous téléphoniques par semaine,
- 27 séances de 15 à 25 minutes chacune,
- un livret patient et un livret orthophoniste (disponibles gratuitement sur demande).
Pour obtenir les supports :
Quand commencer ? Lorsque vous reconnaissez environ 50 % des phrases.
➡️ Découvrir le programme TCT-9
Le témoignage de Françoise, implantée en 2013 et bénéficiaire du programme TCT-9 : « Ça fonctionne ! »
« Cinq ans après mon implantation, j’étais encore très mal à l’aise au téléphone. J’ai alors commencé le programme TCT-9. Pour les premiers RDV téléphoniques, je devais être dans de le calme, bien préparée. Les exercices étaient de plus en plus difficiles, mais à chaque fois, l’orthophoniste me conseillait. Ce n’est pas une aide technique, mais bien une aide humaine personnalisée. Maintenant, je téléphone bien plus facilement. Si je dois faire répéter, je fais répéter, mais généralement, tout se passe bien.»
➡️ Écouter le témoignage de Françoise
➡️ Lire le témoignage de Martine
Les professionnels de santé vous accompagnent
Pour aller plus loin, Antoine Bourgeois, audioprothésiste expert implant, a partagé son expérience sur l’utilisation du téléphone avec un implant cochléaire lors de la Journée d’information du CISIC à La Rochelle le 4 mai 2024.
➡️ Voir la vidéo de l’intervention
📞 En résumé : nos conseils pour se (re)lancer au téléphone
- Faites des essais avec des proches dès que la compréhension de la parole devient possible.
- Demandez conseils et entraînements à votre orthophoniste.
- Consultez votre régleur pour optimiser la position du téléphone et le programme adapté.
- Testez plusieurs types d’appareils (fixe, mobile, visiophonie).
- Choisissez un environnement calme pour vos appels.
- N’hésitez pas à reformuler ou à demander à répéter.
- Utilisez des codes alphabétiques (ex. : “F de François”) ou numériques pour plus de clarté.
- Définissez un “code téléphonique” avec vos proches (OUI/NON prolongés, listes de réponses, etc.).
Le cas particulier des situations d’urgence ?
Si vous devez alerter les secours, pensez à préciser :
- que vous êtes malentendant
- votre localisation exacte
- les circonstances de l’accident (incendie, chute, vol, agression, inondation…)
- la présence, le nombre et l’état des victimes
- votre nom et vos coordonnées
Si vous ne vous sentez pas en mesure de téléphoner, il existe un numéro gratuit ouvert 24h/24 et
7 jours/7 à destination des personnes sourdes ou malentendantes : le 114
Comment ça marche ?
- En cas d’urgence, envoyer un sms ou un fax au 114 en donnant toutes les informations nécessaires aux secours.
- Le 114 reçoit le message et en accuse réception dans la minute qui suit.
- En cas d’absence d’accusé de réception au bout de 3 minutes, il faut renouveler l’opération.
- Le 114 se charge d’alerter les secours appropriés les plus proches.
=> Plus d’informations sur : www.handicap.gouv.fr/114