La surdité à elle seule (sans trouble de l'équilibre ou autre handicap) ne peut pas empêcher d'obtenir le permis de conduire auto ou moto, même lorsqu'on ne porte pas d'implant cochléaire et que l'on est sourd profond. Mais il y a tout de même une procédure spécifique à suivre avant de passer le permis.
Lors de l'inscription à l'examen, il faut néanmoins déclarer ce handicap, et la seule conséquence pour le permis auto est le passage obligatoire d'une visite médicale chez un médecin agréé par la préfecture, qui entraine ensuit l'ajout d'une mention restrictive "Code 42 Rétroviseurs adaptés" sur le permis de conduire qui sera délivré. Ca signifie juste dans le cas particulier de la surdité que la voiture doit être équipée d'un rétroviseur extérieur de chaque côté. Ca fait longtemps que toutes les voitures en ont en France, donc ce n'est absolument pas une restriction en pratique, surtout qu'un modèle qui en est équipé d'origine ne passera pas le contrôle technique s'il est manquant ou abimé.
Le texte de référence actuellement applicable (2025) à rappeler en cas de problème avec l'auto-école ou l'administration est l'arrêté du 28 mars 2022 fixant la liste des affections médicales incompatibles ou compatibles avec ou sans aménagements ou restrictions pour l’obtention, le renouvellement ou le maintien du permis de conduire ou pouvant donner lieu à la délivrance de permis de conduire de durée de validité limitée (NOR : INTS2206503A).
Extrait de l'annexe de cet arrêté pour les permis du groupe léger (auto et moto) :

Des dispositions spécifiques sont prévues pour passer le permis de conduire lorsqu'on souffre d'une perte auditive et que la compensation par des prothèses ne permet pas de communiquer confortablement avec l'examinateur. Se renseigner auprès de l'auto-école, et aussi sur ces sites officiels :
Certaines préfectures ont même une page donnant les contacts spécifiques pour la visite médicale, la formation et les aménagements des épreuves théoriques et pratiques du permis dans le département. Exemple de la Sarthe (une page similaire existe sur les sites des préfectures de beaucoup de départements) :
La visite médicale chez le médecin agréé est gratuite en cas de taux d'incapacité supérieur ou égal à 50%, mais pour bénéficier de la gratuité, il faut présenter lors de la visite le document de reconnaissance du taux supérieur ou égal à 50% par la MDPH (la CMI mention invalidité vaut reconnaissance du taux de 80%).
En cas de problème d'équilibre associé à la surdité, l'avis du médecin agréé est très important, car il peut y avoir des situations d'incompatibilité temporaire ou même définitive avec la conduite.
Extrait de l'arrêté à ce sujet pour les permis du groupe léger :
Important : si les troubles de l'équilibre apparaissent après l'obtention du permis, il est tout de même obligatoire de passer une visite médicale qui peut aboutir à la suspension ou au retrait définitif du permis.
C'est la même chose que pour toutes les pathologies potentiellement incompatibles avec la conduite mentionnée dans l'arrêté, même sans aucun rapport avec la surdité.
Ne pas le faire présente un risque important en cas d'acident : l'assurance peut ne pas couvrir l'acident.
En cas d'évolution de l'état de santé ou de la mise en place de certains traitements, les médecins ont obligation de signaler au patient que sa situation médicale peut entrainer une incapacité temporaire ou définitive avec la conduite et qu'il doit passer une visite médicale. Ils ont l'obligation de tracer qu'ils ont informé le patient. Voir ce guide qui leur est destiné mais qui contient pas mal d'informations intéressantes :
Par contre, dans l'état actuel de la réglemntation, ils ne peuvent pas prévenir directement les autorités.