Après avoir porté des prothèses sans succès, j’ai été implanté à l'âge de 3 ans (sur une seule oreille). D'ailleurs, je suis éternellement reconnaissant envers mes parents d'avoir pris la décision de me faire implanter très jeune (car plus on est implanté jeune, meilleur est notre niveau d’audition/compréhension).

guillaume

Je suis sourd de naissance (surdité profonde bilatérale).

Après avoir porté des prothèses sans succès, j’ai été implanté à l'âge de 3 ans (sur une seule oreille).

D'ailleurs, je suis éternellement reconnaissant envers mes parents d'avoir pris la décision de me faire implanter très jeune (car plus on est implanté jeune, meilleur est notre niveau d’audition/compréhension).

En effet, cette décision avait été difficile à prendre mais ils ont su se renseigner sur les performances de l'implant cochléaire à partir de quelques témoignages afin de sauter le pas (je fais ainsi partie de la première génération des enfants implantés).

Avec cet appareil, mon audition a progressé au fil des années grâce aux nouvelles technologies et au soutien de ma famille.

J’ai toujours été en scolarité « normale » (avec l’aide d’une orthophoniste et d’une éducatrice pour m’aider à comprendre les cours, mention spéciale à l’association ARIEDA à Montpellier pour leur appui). Cette scolarité, entre autre, a permis de m’intégrer dans la vie de tous les jours.

Le fait d’avoir ce niveau de compréhension/audition m’a permis d’acquérir une certaine maîtrise de la langue française ce qui fait que je suis un véritable passionné de la lecture.

Dès que possible, je suis plongé dans mes bouquins à « jouer » avec les mots. Au lycée, je me plaisais fortement dans la matière française et avais un bon « feeling » avec les devoirs de français mais j’avais plus d’affinité avec les matières scientifiques, c’est pourquoi je me suis tourné vers le bac S.

Après le bac S obtenu, j’ai enchaîné avec une prépa scientifique et ensuite une école d’ingénieur (INSA Toulouse). J’en ai profité pour faire un stage au Canada ce qui m’a permis d’améliorer mon niveau d’anglais. En parallèle, j’ai réalisé un Master Recherche en Dynamique des Fluides, Energétique et Transfert.

Je suis maintenant ingénieur Génie Climatique chez EDF dans la protection des équipements vis-à-vis des agressions comme le gel, tornade etc. (j’échange sans problème au téléphone et je participe régulièrement à des réunions).

Bien sûr, tout n'a pas été rose.

J'ai eu des moments de doute vis-à-vis de mon intégration et de mes difficultés d'audition, malgré l'implant, dans la vie de tous les jours en particulier dans les milieux bruyants (cantine, soirée etc.).

Mais cette situation est assez facilement acceptée au vu de toutes les activités qui sont possibles pour moi grâce à l'implant cochléaire. De plus quelques parades sont possibles pour mieux s'adapter comme l’utilisation d'accessoires me permettant de mieux suivre certaines conversations dans un milieu particulièrement bruyant.

Concernant la langue des signes, j’espère l’apprendre un jour mais jusqu’à aujourd’hui, je n’en ai pas ressenti la nécessité au vu des performances de l’implant et car j’évolue dans un milieu où je rencontre très peu de personnes maîtrisant la langue des signes (il y a bien eu le L.P.C qui a été utilisé par mes parents pour que je comprenne mieux les mots lorsque j’ai débuté avec l’implant cochléaire).

Je me sens aujourd’hui pleinement épanoui avec ma femme (entendante) grâce à l’implant cochléaire et au soutien de ma famille, mon ancienne orthophoniste et mes amis.

C’est pourquoi je me suis porté volontaire à l’appel au bénévolat pour l'association CISIC à Tours afin de contribuer à la diffusion d’informations autour de l’implant cochléaire qui est encore trop peu médiatisé (cette décision de bénévolat a été prise en partie pour exprimer ma gratitude vis-à-vis de l’implant cochléaire et de toutes les personnes qui ont contribué à ce qu’il me soit accessible).

En espérant que ce témoignage puisse contribuer à faire évoluer les éventuelles réserves sur l’implant cochléaire.