"Se posait aussi le problème de la scolarisation : la Corse du Sud, où nous habitons, n’ayant aucune structure spécialisée pour recevoir notre enfant"

Lorsque nous avons appris la surdité profonde de Marc-Antoine (il avait alors 13 mois), nous avons été profondément bouleversés. Ne connaissant rien à ce handicap, nous voyions notre enfant réduit à communiquer sommairement avec des signes et quelques personnes seulement qui le comprendraient.

Se posait aussi le problème de la scolarisation : la Corse du Sud, où nous habitons, n’ayant aucune structure spécialisée pour recevoir notre enfant, nous l’imaginions partir dans une autre ville avec nous, ou isolé en internat, ce qui impliquait d’énormes changements dans notre vie familiale.

A l’âge de 2 ans et demi, malgré une rééducation intensive, Marc-Antoine ne parlait toujours pas et comprenait très peu de choses dites oralement. Nous avons alors commencé à apprendre le langage des signes afin d’améliorer la communication avec lui, et nous avons obtenu des résultats. Néanmoins, nous étions loin de l’objectif que nous nous étions fixés, c’est-à-dire une communication globale et efficace…

C’est à cette époque que l’équipe médicale de Paris a commencé à nous parler d’un implant cochléaire pour Marc-Antoine. Cette idée nous intéressant, nous avons rencontré d’autres parents et des enfants implantés, et avons obtenu le feu vert pour l’implantation après un bilan complet (médical et psychologique pour l’enfant, entretiens de motivation pour nous-même).

Il a donc bénéficié le 14 novembre 1996, à l’âge de 3 ans, d’un implant MXM, avec boîtier. (Depuis deux mois, il l’a changé pour un contour BTE, avec lequel il est ravi, car il peut bouger, et faire du sport plus librement).

Depuis cette intervention, Marc-Antoine progresse régulièrement : 6 mois après la mise en service de l’implant, nous avons apporté fièrement à l’orthophoniste, à Paris, la liste des mots qu’il employait : il y en avait une vingtaine ; six mois après, nous avons voulu compléter cette liste : impossible, il y avait trop de mots !…

Actuellement, six ans après l’implantation, même si un travail important reste à faire au niveau de l’acquisition du vocabulaire et des structures linguistiques, il a énormément progressé au niveau de la communication : Maintenant, il ose parler, avec tout le monde, car il a pris confiance en lui. Il a beaucoup de copains (entendants), et pratique du sport. Il a de très bons résultats en classe, aidé cependant par une auxiliaire d’intégration et un instituteur spécialisé. Il est très volontaire et veut réussir.

Si cela a pu être possible, c’est grâce à cette grande volonté, à l’aide conjointe que tout le monde lui a apportée : les orthophonistes, les institutrices, l’auxiliaire d’intégration, nous-mêmes au quotidien, mais surtout à cette merveilleuse aide technique qu’est l’implant cochléaire, et qui fait que nous le considérons exactement comme s’il entendait normalement, et n’avons plus tendance, comme avant l’implantation, à « appauvrir » le message.

Le témoignage de l'aide éducatrice qui s'est occupée de Marc-Antoine à l'école est disponible ici.