Je m’appelle Alexis, j’ai 43 ans. Je suis originaire des Hautes-Pyrénées et je vis actuellement avec ma compagne et mes deux filles à La Réunion. Je suis Coach Sportif. J’enseigne le trail, le roller, la natation et le fitness. Je mets aussi en place des stages sportifs pour les enfants pendant les vacances.
Mon parcours jusqu’à l’implant cochléaire
Lorsque j’avais 6-8 ans, le médecin scolaire a averti mes parents, car je n'entendais pas bien les sons aigus. Depuis cette période, mon audition n’a cessé de baisser régulièrement et j’ai dû m’adapter pour m’intégrer dans notre société.
Au début des années 1990, les spécialistes de l’hôpital de Purpan, le Pr fraisse et le Pr Deguine, m’ont dit qu’il s’agissait d’une maladie congénitale.
J’étais suivi régulièrement chaque année pour faire des bilans auditifs. J’entendais de moins en moins bien, mais je compensais énormément en lisant sur les lèvres de mes interlocuteurs.
Mes parents m’ont soutenu pendant mon adolescence et ma vie étudiante. J’ai réalisé toute ma scolarité sans aide auditive et c’est vers l’âge de 23 ans que j’ai eu mes premiers appareils auditifs intra-auriculaires. Pendant une quinzaine d’années, plusieurs appareils de plus en plus puissants se sont succédés, mais cela devenait de plus en plus compliqué d’entendre et de comprendre mes proches.
Arrivé sur l’île de la Réunion, lors d’un rendez-vous chez mon audioprothésiste, celui-ci m’a informé des évolutions technologiques récentes des processeurs sans contour d’oreille.
Après plusieurs rencontre avec les spécialistes de l’IRSAM de la Réunion, j’ai décidé de me faire implanter, car ma situation familiale devenait de plus en plus compliquée. Seule ma compagne entendait mes filles parler, poser des questions et pleurer... Je me coupais des conversations. J’étais de plus en plus dans ma bulle.
L’implantation, l’activation et la rééducation
C’est à l’approche de mes 40 ans en 2020, que j’ai décidé de franchir le pas et de me faire implanter du côté gauche ! J’ai été opéré une nouvelle fois en 2023, du côté droit cette fois-ci. J’aime beaucoup le confort d’utilisation. Une fois la force de l’aimantation correctement réglée, on ne les sent plus ! La manipulation est très simple.
Je n’ai rien ressenti de vraiment spécial lors de l’activation du premier processeur. Le régleur a souhaité y aller en douceur. C’est plutôt lorsque j’ai eu « le vrai » premier réglage que j’ai eu la sensation de renaître.
La progression a été régulière pendant 1 an. J’ai été suivi très régulièrement par une orthophoniste. Je la voyais deux fois par semaine pendant le premier mois, puis une fois par semaine les mois suivants. Pour compléter ma rééducation hebdomadaire, je regardais des vidéos sur Youtube et des séries TV avec, puis sans, sous-titrages.
Je pense que pour la rééducation, la motivation et la régularité sont les clefs de la réussite !
Grâce à mes processeurs, je mène une vie parfaitement normale maintenant. Je réponds au téléphone sans aucun problème quand quelqu'un m'appelle. Quand je conduis, j'aime écouter des podcasts et de la musique. Lorsque je participe à des événements sportifs, j'entends désormais les encouragements et les acclamations des spectateurs ! Et ça change tout sur la motivation !
Mon quotidien de coach sportif implanté
C’est avant tout ma passion pour les activités sportives outdoor qui m’a amené à devenir coach sportif. Je souhaite transmettre mes connaissances et mon expérience afin que mes stagiaires atteignent leurs objectifs dans les meilleures conditions.
Les personnes que je coache ont différents profils. J’encadre les enfants à partir de 5 ans, et je coache certaines personnes « senior ». Je n’accompagne pas actuellement de personne malentendante ou implantée, mais cela me ferait énormément plaisir de pouvoir adapter mes séances pour les encadrer dans les meilleurs conditions.
Je porte mes processeurs le plus possible, que ce soit en famille comme lors de mon activité professionnelle. J’en parle dès les premières séances avec mes coachés. Cela permet de mettre tout le monde à l’aise. Les gens sont intéressés par le fonctionnement des processeurs.
Mes conseils pour faire du sport avec un implant cochléaire
- Mettre une casquette ou un bandeau : j’utilise très souvent des casquettes (type thrucker) ou des bandeaux larges permettant de conserver les processeurs en place sur l’aimant.
- Utiliser une pochette étanche : elles me sont très utiles pour de nombreuses activités sportives, pour éviter de me soucier de la météo (pluie, vent). Elles permettent aussi de protéger les processeurs de la transpiration tout en conservant de bonnes conditions auditives.
Pour aller plus loin :
- "Votre pratique du sport avec un implant cochléaire : les résultats du sondage" : https://www.cisic.fr/publications/67-publications-cisic/750-votre-pratique-du-sport-avec-limplant-cochleaire-les-resultats-du-sondage
- Article "Faire du sport" : https://www.cisic.fr/vie-quotidienne/sports/343-faire-du-sport?highlight=WyJzcG9ydHMiLCJzcG9ydCIsInNwb3J0aXZlcyIsInNwb3J0aWZzIiwic3BvcnRpZiIsInNwb3J0aXZlIl0=
Août 2023