Le 3 mars dernier s’est déroulée la Journée mondiale de l’audition (World Hearing Day) organisée par l’OMS. L’édition 2017 avait choisi comme thématique « Agir contre la perte auditive : un investissement judicieux ». Parmi les évènements de ce jour, l’OMS a organisé un séminaire pour illustrer cette thématique.
Cet évènement organisé au siège de l’organisation à Genève en Suisse était présidé par le docteur Etienne Krug, directeur du Département pour la prise en charge des maladies non transmissibles, de la prévention de la violence, du traumatisme et du handicap. Le Dr Shelly Chadha, médecin ORL originaire de l'Inde, responsable du programme pour la prévention de la surdité et de la perte auditive à l’OMS depuis 2011 a introduit et présenté le cadre de ce séminaire.
Au cœur de ce séminaire, Le Dr David McDaid - économiste en politique de santé à Londres, évaluation économique de la santé publique, évaluation des technologies de la santé - est revenu sur les coûts financiers et sociaux qu’occasionne la non-prise en charge de la surdité dans le monde. Des coûts colossaux puisque, selon un rapport de l’organisation de 2016, celles-ci s’élèveraient à 750 milliards de dollars, soit la somme des PIB réunis de la Chine et du Brésil ! Sont considérés dans le calcul les soins de santés hors appareillage, la perte d’efficacité professionnelle, les coûts sociaux de l’isolement et de la stigmatisation et ceux dédiés à l’accompagnement scolaire des enfants.
L’éventail des solutions envisagées va de la prévention au diagnostic précoce en passant par la réadaptation, l’éducation et l’autonomisation.
A destination des pouvoirs publics, l’OMS appelle à améliorer les systèmes de santé existants par :
- Allocation des ressources nécessaires,
- Intégration des soins de l’oreille et de l’audition dans les systèmes de santé,
- Renforcement des capacités en matière de ressources humaines,
- Mise en œuvre de programmes de détection et d’intervention précoces,
- Amélioration de la sensibilisation dans tous les secteurs de la société,
Enfin, l’organisation pointe quelques actions socialement « rentables » telles que :
- Prévention de la déficience auditive par la protection contre les sons trop forts ; diagnostic et le traitement de l’otite moyenne,
- Diagnostic précoce de la déficience auditive en organisant un dépistage chez les nouveau-nés, les enfants d’âge scolaire, les adultes âgés de plus de 50 ans,
- Réadaptation et accompagnement pour l’utilisation continue des aides auditives
- ET… l’amélioration de l’accès aux implants cochléaires
Présentes lors de cet évènement, Catherine et Delphine du CISIC ont été heureuses de pouvoir échanger pendant les débats. Par leur présence ce jour à Genève, elles ont tenu à associer pleinement le CISIC à la prochaine résolution en faveur des actions à mettre en place par tous les pays signataires pour la prévention de la perte auditive au niveau international.
Cette résolution doit etre soumise au vote de la 70 ème assemblée mondiale de la santé qui doit se tenir du 22 au 31 Mai à Genève.
Aller plus loin :
Site et données sur la surdité sur le site de l’OMS, en anglais, mais brochure téléchargeable en français sur la page,
A lire également la tribune enthousiaste de Delphine Lorton, Styliste médicale pour prothèses auditives qui interpelle les ORL pour informer plus sur les solutions auditives et les implants cochléaires, à lire sur https://www.linkedin.com/pulse/chers-médecins-orl-ceci-est-bien-plus-quun-simple-world-lorton